Le livre noir de la psychologie moderne

Le livre noir de la psychologie moderne

Voici enfin un livre critique sur la psychologie, s'adressant au grand public. On trouve dans cet ouvrage une analyse des discours professés par des idoles populaires. Au fil de démonstrations passionnantes, Louise Reid nous expose sa vision de la psychologie : une religion des temps modernes comprenant son irrationalisme mythique, ses saintes écritures, sa pensée magique et ses miracles, ses gourous, ses brebis galeuses et une dangereuse possibilité de sectarisme.

Par la psychologie, les gens qui traversent des souffrances ont souvent été infantilisés ; ils ont été amenés à croire qu'ils avaient besoin d'une personne ou d'une substance extérieure pour fonctionner. La vérité, c'est plutôt que chacun de nous est un adulte responsable, qui a peut-être perdu temporairement son chemin mais qui a tout le potentiel nécessaire pour vivre dès qu'il trouve une voie solide.

D'une certaine façon, la psychologie moderne a d'ailleurs été dépassée par les changements culturels et sociaux des dernières années. Cependant, des millions de gens qui souffrent ont l'espoir de vaincre leur peur de vivre et d'affronter leur souffrance pour revenir à l'essentiel et être heureux.

Louise Reid



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Avant-propos

J’ai longtemps cru aux possibles bienfaits de la psychologie, suffisamment pour placer ma vie entre ses mains et espérer qu’elle m’aiderait à comprendre et à vaincre le mal de vivre dans lequel je m’étais enfermée. J’ai passé des milliers d’heure à faire des lectures de toutes sortes et surtout, j’ai laissé divaguer mon esprit dans des bureaux de psys pendant plus de sept ans, sur une base hebdomadaire. J’ai essayé la thérapie analytique, les ateliers de croissance personnelle, la gestalt-thérapie, l’analyse transactionnelle, l’hypnose et la programmation neuro-linguistique (PNL). C’était il y a plus de trente ans et j’ai vogué dans les eaux de la psychologie traditionnelle durant au moins quinze ans.

Lorsque j’ai commencé à consulter, j’étais mère de deux jeunes enfants et je me sentais totalement perdue et dépassée par les événements. Je souhaitais que l’on m’aide à reprendre pied rapidement afin que je puisse vivre et assumer ma vie. Je voulais comprendre ce qui n’allait pas et trouver des solutions pour régler le problème. J’ai alors fait une confiance aveugle dans la psychologie et j’ai plongé dans un trou noir qui m’a entraînée de plus en plus loin de la source du problème et de plus en plus profondément dans le mal-être. J’avais d’abord consulté pour retrouver des balises et des repères de vie solides et l’introspection m’a fait plonger dans mes incertitudes, mes doutes, mes peurs, mes peines et mes ressentiments, nourrissant ainsi la dépression, le trouble panique, l’agoraphobie et l’anxiété généralisée tout en m’éloignant du but premier que je visais. Plus j’ai avancé sur la route de la psychologie et moins j’ai trouvé de repères auxquels me raccrocher. Après plus de quinze années de travail sur moi, de recherche et d’introspection, je me suis retrouvée plus perdue que jamais, sans repère, sans balise, aux prises avec une souffrance si intense que je voulais mettre fin à mes jours. Pourtant, j’avais tout bonnement cru que la psychologie m’aiderait à me remettre sur pied.

Depuis, j’ai découvert qu’à cette époque, j’avais simplement peur de vivre et d’affonter les moments de souffrance que toute vie engendre. J’ai compris que j’aurais eu besoin que l’on m'amène à faire face à cette peur et que l’on m’aide à comprendre que j’avais tous les atouts nécessaires pour vivre. J’aurais alors vécu plutôt que de végéter et de me détruire pendant quinze ans.

J’ai survécu à la psychologie et j’aurais alors pu décider de la balancer par-dessus bord et de m’en éloigner le plus rapidement possible. J’ai plutôt choisi de voir comment les modes d’intervention psychologique pourraient mieux s’adapter aux besoins réels des gens, compte tenu de la souffrance liée aux désordres psychiques. Je suis retournée aux études et j’ai fait un baccalauréat en psychologie. Cela m’a donné une sorte d’électro-choc intellectuel lorsque j’ai réalisé que la psychologie dite sérieuse des années 90 s’enterrait sous d’innombrables théories et ne prenait toujours pas en compte l’intense souffrance qui accompagne le mal-être psychologique ni la peur de vivre qui le sous-tend.

Plutôt que de continuer à m’éloigner de mes propres objectifs, j’ai choisi de poursuivre seule ma quête d’une psychologie efficace. Aujourd’hui, je reçois en consultation nombre de gens qui ont fait affaire avec la psychologie et qui sont toujours aussi démunis quand ils ne sont pas carrément brisés. Ils ont de la difficulté à croire qu’ils peuvent encore s’en sortir mais je peux voir cette petite étincelle d’espoir qui les alimente encore malgré le marasme dans lequel elles se débattent. D’autres sont en thérapie et ont développé une excellente relation d’amitié avec leur psychologue mais comme ils réalisent que leur problème initial ne se résout pas ils me rencontrent pour effectuer un travail ponctuel qui leur permette de régler leur peur de la vie.

Je n’ai pas toutes les réponses, loin de là, mais je sais que j’ai découvert des pistes de solution efficaces, ce qui devrait être l’aboutissement de toute démarche thérapeutique. Comme nous le verrons dans cet ouvrage, la psychologie n’a peut-être pas intérêt, à ce que ces solutions existent et se développent.

En raison de mon expérimentation personnelle de la psychologie, tant à titre de cliente que de thérapeute, j’aurais pu être tentée d’écrire une longue diatribe contre la psychologie moderne et m’acharner à en démontrer le peu d’efficacité, les contradictions et les nombreux dangers qu’elle véhicule. J’aurais pu en faire une belle et longue thèse poussée avec des centaines de références bibliographiques qui auraient donné à ce livre un air scientifique et méthodologique. Mais telle n’est pas mon intention puisqu’il suffit de faire appel au gros bon sens pour avoir une vision réaliste de la psychologie telle qu’elle apparaît aujourd’hui et pour comprendre le bourbier dans lequel elle s’est enlisée. Le constat présenté dans cet ouvrage indique que la psychologie moderne ne répond pas aux besoins des gens parce qu’elle s’est éloignée de la souffrance psychique qu’ils ressentent. Il nous démontre que la situation est décevante mais qu’heureusement, elle n’est pas sans espoir.

Dans cette société moderne qui s’est vue psychanalysée sous tous les angles, de nombreuses personnes ont perdu le goût de vivre, d’avancer et d’affronter la vie. En 1955, Theilhard de Chardin, paléontologue et théologien français pressentait que la pire menace qui guettait l’humanité était “la perte du goût de vivre“, un doute généralisé portant sur l’intérêt ou la valeur de l’effort, l’humain refusant de continuer à bâtir une civilisation dont il ne comprendrait plus le sens. A peine cinquante ans plus tard, nous voyons se réaliser sa « prophétie ». Nous avons perdu nombre de nos repères et certitudes. Nous recevons tellement d’informations –souvent contradictoires- que nous n’arrivons plus à les gérer efficacement. Tout est devenu si compliqué. Presque tout est permis au détriment des valeurs de base qui nous servaient de soutien. Nous n’avons plus vraiment d’éléments solides sur lesquels nous appuyer. Nous avons fait table rase de nos croyances familiales, religieuses et sociales qui, pour plusieurs, ont été remplaçées par l’unique croyance en la valeur matérielle des gens et des choses. La vie est difficile et nous sommes de moins en moins outillés pour y faire face. Nous devons affronter le vide, une forme de néant dans lequel se sont engouffrés nos valeurs, nos certitudes, nos rêves et nos espoirs. Le vide s’est développé sur une période d’à peine vingt-cinq ans et il se traduit par un grand bing-bang psychologique auquel nous faisons face aujourd’hui. La science psychologique n’a pas suivi. Elle s’est accrochée aux grandes théories qui se sont fait jour depuis une centaine d’années et qui ne correspondent plus à la vie de ce début de vingt-et-unième siècle.

Nous avons besoin de retrouver un point d’ancrage solide auquel nous raccrocher pour pouvoir avancer à nouveau et surtout, pour retrouver le goût d’aller de l’avant et de vivre réellement. Ce point d’ancrage se trouve en nous-mêmes et non pas dans les paroles d’un psychologue ou sur les étagères d’une pharmacie. Par l’utilisation de la psychologie telle qu’elle est pratiquée actuellement, nous avons infantilisé les gens qui souffrent, en les amenant à croire qu’ils avaient besoin d’une personne ou d’une substance extérieure pour fonctionner. La vérité est plutôt que nous sommes des adultes responsables qui pouvons avoir perdu temporairement notre chemin mais qui avons tout le potentiel nécessaire pour vivre dès que nous retrouvons une route solide.

La psychologie moderne s’est laissée dépasser par les changements culturels et sociaux des dernières années mais l’espoir peut être présent pour les millions de gens qui souffrent si nous revenons à l’essentiel qui est la peur de vivre et d’affronter la souffrance.

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